Ion Salagean un homme d'une cinquantaine d'années est mort dans l'incendie de La Maison des Rroms, la Baraka au 163, rue des Pyrénées. Suite à cette catastrophe une centaine de personnes
sont à la rue et démunies de tout.
Une enquête est ouverte par le parquet de Paris pour déterminer la cause de cet incendie et nous ferons tout pour que cette enquête aboutisse.
La Maison des Rroms, la Baraka une ancienne cartonnerie du 20ème arrondissement propriété de la mairie de Paris était occupée par plusieurs familles depuis le mois de novembre 2010. Le bâtiment
détruit par l'incendie, le seul habité par les familles avait été déclaré salubre par la préfecture de Paris.
Le 12 août l'expulsion des familles de ce lieu de vie précaire, qui répondait pourtant aux urgences de la situation, a été prononcée par le Tribunal du 20ème. La mairie de Paris disait chercher
des solutions de relogement -accordant de fait des délais- mais subissait des pressions de la part de la mairie du 20 ème pour accélérer l'expulsion.
Par ailleurs dans le voisinage circulait une pétition contre la présence des familles à la Baraka.
Mardi 18 octobre, un rassemblement de voisins a eu lieu devant La Maison des Rroms, la Baraka. Une vingtaine de personnes en colère ont essayé d'abord de pénétrer dans les lieux par le portail de
devant, puis par la porte arrière. Ils n'ont pas hésité a affirmer qu'ils étaient accompagnés par l'avocate de la mairie : un mensonge.
Devant une telle hostilité les Rroms se sont enfermés.
Finalement, une dame c'est présentée comme mandatée par la mairie. Bien que n'ayant pas de carte l'attestant, les habitants lui ont ouvert puisqu'elle elle était déjà venus quinze jours
auparavant prendre des photos pour le diagnostic des travaux en projet sur ce site, avait-elle dit. Elle a refait le tour accompagné d'un homme présenté comme l'entrepreneur.
Le soir même une tentative d'intrusion par la porte arrière a effrayé les familles qui étaient à l'intérieur, elles se sont alors barricadées.
Six jours après il y a eu l'incendie : des personnes ont déclaré avoir vu des ombres se faufiler sur le toit facilement accessible.
La plupart des familles n'ont « bénéficié » que de trois nuits d'hôtels. Elles ont été dispersées, sans qu'aucune des associations qui les suivaient jusque là, Harissa sauce blanche,
Secours catholique, La Voix des Rroms, le Collectif de la Baraka et les Lutheuses de Rue ne puisse avoir la liste des personnes prises en charge ni l'adresse des lieux où elles ont été
dispatchées.
En remettant le sort des familles à la seule association Emmaüs coup de main (qui ne connait pas les habitants de la Baraka) la mairie isole les familles des associations qui effectuaient un
accompagnement médical, scolaire et administratif en cours et des solidarités qui s'étaient mis en place, d'autant plus précieuses après l'incendie.
Nous apprenons, aujourd'hui, que dix huit personnes ont été dirigées vers des « retour volontaires », par Emmaüs Coup de main.
Il y a eu mort d'homme, il serait important et nécessaire à la dignité, que chacun et chacun, le connaissant ou non, puissent témoigner autour d'un signe visible au 163 rue des Pyrénées, de sa
sympathie, de l'expression de ses regrets et de sa colère, d'un respect pour sa mémoire.
Nous dénonçons toutes les violence racistes faites aux Rroms, exigeons un relogement stable pour les victimes, que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cet incendie.
N'acceptons pas l'intolérable !
Hier mercredi 26 octobre, La voix des Rroms et le collectif de la Baraka dont elle fait partie avaient appelé à une rencontre avec les sinistrés du 163 Rue des Pyrénées afin d’organiser la solidarité exprimée par de nombreuses personnes depuis l’incendie qui a détruit leurs habitations et qui a coûté la vie à Ion Salagean, un homme de 55 ans. Une centaine de personnes étaient au rendez-vous, mais pas les sinistrés, à l’exception de deux familles hébergées pour quelques nuits dans un hôtel à deux pas du lieu du rendez-vous. En effet, dispersées sur plusieurs centres d’hébergement soumis à des règles strictes concernant l’heure d’entrée et de sortie, ceux des sinistrés ayant pu être avertis du rendez-vous n’ont pas pu s’y rendre. Connaissant les sinistrés depuis des années, La voix des Rroms et le collectif de la Baraka, né à l’occasion de la réquisition citoyenne du bâtiment de la Rue des Pyrénées souhaitaient tout simplement poursuivre le travail d’accompagnement et, dans les circonstances nouvelles, de relogement effectif et durable. La demande d’un rendez-vous avec la mairie a été rejetée par cette brève déclaration de M. Sébastien Roy, qui après lecture s’est dérobé rapidement et n’a pas voulu discuter:
“Bonsoir, je suis Sebastien Roy, le directeur de cabinet de Frédérique Calandra, j’ai une brève déclaration à vous lire.Il n’y a pas lieu de recevoir une délégation constituée de personnes dont on ne connait pas la légitimité, dans la mesure où chaque sinistré a été reçu individuellement en mairie le soir même du sinistre en présence d’un éducateur de l’association « Harissa Sauce Blanche ».Ces mêmes sinistrés sont suivis actuellement individuellement par le service social départemental de la ville de Paris et l’association « Emmaüs Coup de main » mandatée par la ville.”
La demande d’entretien avait été faite au nom de La voix des Rroms et de “Harissa sauce blanche”, toutes deux membres du collectif de la Baraka. Ce collectif avait été reçu à la mairie du 20e
arrondissement, qui était bien au courant du rôle qu’il jouait. La mauvaise foi de la mairie du 20e arrondissement est déconcertante. Les déclarations mensongères que Mme. Calendra a fait au
journal Métro, visant à discréditer le travail des bénévoles associatifs sont d’autant plus une honte que leur but final est de faire disparaître les sinistrés une fois les nuitées d’hôtel
terminées. Ceci en les dispersant dans différents lieux mais aussi en les coupant des associations et individus qui se battent à leurs côtés pour la justice et leur droit de vivre dans la
dignité. L’exclusivité donnée à “Emmaüs Coup de main”, qui propose aussi “l’aide au retour volontaire” en Roumanie le prouve.
Nous étions présents depuis le début pour aider cette centaine de personnes à vivre dans la dignité. Nous étions présents le soir de l’incendie et avons servi d’interprètes, de médiateurs, y
compris pour faire la liste des personnes à héberger. Notre dernière tentative d’appeler à la raison Mme Calendra (voir ci-dessous) a échoué, mais l’absence de responsabilité d’élus ne nous
arrêtera dans notre quête de justice sociale, bien au contraire.